
Dans l’histoire de l’entreprise, il y a eu 2 Remy Garnier.
Il y a d'abord le père, né près de Montbard en Bourgogne, et monté à Paris pour faire son apprentissage.
Il créa en 1832 l’atelier de serrurerie qui perdure jusqu’à aujourd’hui.
Son fils Louis est né l’année exacte de cette création. Le père est mort en 1880 et le fils a vécu jusqu’en 1911. Entre 1839 et 1850, Remy Garnier père a déposé, en même temps qu’un Monsieur Chevalier qui devait travailler avec lui, de nombreux brevets et compléments de brevets sur le perfectionnement de la crémone.
Autant le père était un technicien et un inventeur, autant c’est au fils qu’on doit le développement de l’entreprise grâce à la mise en valeur des brevets déposés qui assurait à l’entreprise une avance technologique sur ses concurrents ainsi qu’au développement d’une nouvelle bourgeoisie qui multipliait les constructions d’immeubles et de maisons à Paris comme en Province.
La Maison Garnier a ensuite appartenu aux 2 frères Brun-Cottan, qui l’avaient achetée en 1874, puis à leurs descendants. C’est au cours de cette période que la maison Garnier a eu son plus grand rayonnement et a créé une part importante de son impressionnante collection de crémones, espagnolettes, serrures, béquilles, boutons et autres accessoires utiles pour la fermeture des portes et des fenêtres, collection qui fait encore aujourd’hui sa réputation.
Pendant la dernière décennie du XIX° siècle, la société vendait 500.000 crémones par an, ce qui en faisait très probablement le leader de son marché !
On retrouve encore aujourd’hui de très nombreux exemples de ce rayonnement dans les immeubles parisiens construits entre 1870 et 1914, qu’il s’agisse de produits en bronze ciselé ou de produits en fonte. La Compagnie de la Plaine de Monceau, célèbre investisseur immobilier de cette époque pour l’ouest parisien équipait tous ses appartements de crémones, d’espagnolettes et de serrures Garnier en bronze ciselé et doré et toutes les fenêtres de ses cages d’escalier avec des crémones en fonte. De même Garnier a équipé l’Hôtel de Ville de Paris quand il a été reconstruit après l'incendie de la Commune en 1871.
Pour ses besoins commerciaux la Maison Garnier a conçu au début du XX Siècle un catalogue relié cuir de plus de 400 pages au format 33*44 dans lequel les différents produits étaient présentés en grandeur réelle (échelle 1). Ce catalogue reste l’outil principal de travail encore aujourd’hui même si il a été mis à un format plus petit et plus pratique et avec des pages nouvelles correspondant aux produits crées depuis, car la période Art Déco a encore été une période féconde pour Garnier, tant en termes de création que d’activité et de rayonnement.